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L’histoire d’Odile Malenfant

  le 20 décembre, 2019

Affronter la tempête

Au début de ma vie d’adulte, ma vie a basculé du tout au tout. Terminées les études, terminées les soirées avec les amis, terminé le travail. Je devais concentrer toutes mes énergies sur une seule chose : ma guérison.

La première année du baccalauréat que j’entreprenais a été des plus tumultueuses. À la charge de mes études, j’ai dû ajouter des vomissements acides quotidiens et de titanesques céphalées du matin au soir. À ce moment, je croyais que le stress et la fatigue étaient les causes de tout cela.

À la fin de ma session d’hiver, j’ai consulté puisque les symptômes que j’avais persistaient, mais surtout m’inquiétaient. Après cette visite médicale, j’ai dû subir deux examens : une gastroscopie et un taco. Ce dernier a révélé la cause de tous mes tourments avec lesquels je composais depuis près d’un an. Une masse se logeait à l’arrière de ma tête. J’ai été transférée le soir même à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec pour que l’indésirable soit retiré.

Après l’opération, mon neurochirurgien m’avait annoncé l’impensable. La masse avait désormais un nom : médulloblastome, une tumeur cérébrale. Un adversaire extrêmement virulent venait d’être identifié. Cette découverte menaçait ma vie et il fallait à tout prix anéantir cet intrus.

Mon quotidien est devenu un combat fastidieux, rempli d’embûches, de déceptions et d’incertitudes. Quelques semaines après la chirurgie, j’ai entrepris trente et un traitements de radiothérapie qui ont stérilisé la fausse postérieure de ma tête ainsi que toute ma colonne vertébrale.

Après cette tumultueuse série de traitements, j’ai attendu la remontée d’énergie dont une voisine de mon étage de l’Hôtellerie de Québec m’avait parlé. L’automne passa sans que je ne retrouve cette vitalité. J’avais recommencé à travailler quelques heures par semaine, car j’avais toujours le désir d’achever mon baccalauréat et de reprendre ma vie là où j’ai été forcée de l’interrompre.

Puis, plus tard en février, je reçus un terrible appel. Les images de ma résonnance magnétique révélaient la présence d’une minuscule partie de la tumeur. C’était donc reparti pour une nouvelle série de traitement, mais avec une arme différente : la chimiothérapie. Un premier protocole était échelonné sur trois mois. La chimio qui m’a été administrée était extrêmement forte.

Après une évaluation au terme de ce protocole, l’intensité du médicament a été revue à la baisse. J’ai donc entrepris huit mois supplémentaires, avec ce nouveau cocktail qui j’espérais, me guérirait une fois pour toute.

À la suite de ces onze mois, j’ai dû me faire opérer à la hanche gauche, car la tête de mon fémur gauche s’était affaissée. La boule qui s’emboîte dans ma hanche avait perdu de sa rondeur. Évidemment, chaque pas s’avérait terriblement douloureux.

À la suite de la chirurgie et de la physiothérapie, j’ai recommencé à me déplacer avec les aides techniques : la marchette, puis le quadripode et la canne, pour finalement pouvoir voler à nouveau de mes propres ailes. J’ai aussi perdu la majorité du poids occasionné par la prise de cortisone, qui m’avait fait enfler. J’en étais bien heureuse, puisque ma grande sœur se mariait l’été suivant et j’étais l’une de ses demoiselles d’honneur!

Un mois avant Noël, le mauvais sort s’abattit une fois de plus sur moi. Une deuxième récidive venait de balayer d’un seul coup tous mes projets. Adieu le retour à la vie de jeune femme de 23 ans.

On m’a prescrit de la chimio en pilules et plus tard, mon hémato-oncologue m’a annoncé qu’il avait trouvé un nouveau traitement pour moi : une autogreffe de cellules souches. On a donc collecté mes cellules souches pour les multiplier afin d’en avoir une quantité suffisante pour me les infiltrer le temps venu. Elles remplaceraient celles de ma moelle osseuse qui ont été complètement détruites par une puissante chimiothérapie.

Ce dernier traitement me fut salvateur. D’ailleurs, c’est un peu grâce à lui que j’ai la chance d’écrire ses lignes pour vous. J’espère sincèrement que mon histoire puisse vous inspirer, mais aussi vous permettre de croire qu’il ne faut jamais abandonner, quoi qu’il arrive.

 

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