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L’histoire de Paul Marquis

  le 20 décembre, 2019
Comment le GBM a changé ma vie

Bonjour et merci de me laisser partager avec vous mon présent défi contre le gliome mixte ou glioblastome, aussi connu sous le terme anglais « glioblastoma multiforme », ou simplement “GBM”. Mon nom est Paul Marquis, je demeure à Ottawa (Ontario), j’ai 56 ans, marié à Evelyn depuis 27 ans, et père de trois enfants âgés de 21 à 24 ans. Le GBM est un cancer du cerveau primaire, reconnu comme étant agressif, habituellement incurable, et qui est le même type de cancer du cerveau affectant des milliers d’autres personnes, y compris le célèbre chanteur Gord Downie. Je dis « habituellement incurable » parce que je refuse catégoriquement d’accepter l’alternative! C’est mon choix et je choisis de survivre! Une attitude mentale positive est cruciale lorsqu’on affronte un adversaire de taille comme le GBM ou tout autre, à bien y penser!

Mon aventure avec le GBM a débuté le 2 juin 2016 lorsque j’ai expérimenté d’étranges symptômes qui ont duré seulement une minute ou deux. Je suis devenu désorienté et incertain du lieu où je me trouvais, en plus d’avoir un scintillement dans l’œil droit. Tout est rapidement revenu à la normale, me laissant toutefois confus et moyennement inquiet, jugeant que je venais probablement de vivre un « moment de vieillesse »! Me creusant les méninges en privé pendant deux jours à ce sujet, j’ai finalement avoué à mon épouse l’arrivée inopinée de ces symptômes inquiétants et hop, nous nous sommes immédiatement mis en route pour la clinique de mon médecin de famille.
Conseil #1 : N’ignorez jamais les symptômes bizarres que vous éprouvez au niveau de la tête, et surtout, ne les cachez pas de votre conjoint ou de votre famille. Allez immédiatement chercher de l’aide médicale.
Après plusieurs tests, dont une résonnance magnétique (MRI), une tumeur maligne au cerveau (section occipitale gauche) a été diagnostiquée le 3 juillet, puis le 14 juillet, j’ai subi une chirurgie pour la retirer au maximum. Environ 95% de la tumeur a été enlevée – laissant le reste pour la radiothérapie et la chimiothérapie. Le GBM a été confirmé par biopsie après l’opération. Mon chirurgien semblait vraiment satisfait de la MRI qui a suivi l’opération, ce qui nous a donné beaucoup d’espoir pour la suite des événements. J’ai fait beaucoup de recherches et j’ai vite compris que le traitement standard, constitué de la chirurgie, suivi de radiation et de chimio, n’est pas vraiment reconnu pour guérir le GBM, mais plutôt pour prolonger la survie d’environ 18 à 22 mois en moyenne… Ouch. J’ai donc immédiatement décidé de complémenter mon traitement avec des thérapies alternatives reconnues.
Après avoir discuté avec mon chirurgien et lui avoir demandé conseil, il m’a suggéré de considérer une diète cétogène (ou « ketogenic diet »), qui est essentiellement une diète très élevée en gras naturels et en calories, un peu de protéines, et très très basse en hydrates de carbones (« carbohydrates », ou simplement « low carbs diet »). L’objectif est d’affamer le corps de sucre, parce que le sucre (dans toutes ses formes) nourrit toutes les cellules, incluant les cellules cancéreuses. Par contre, on nous dit que le corps peut très bien survivre sans sucre, mais pas les cellules cancéreuses. Donc, en fin de compte, la théorie est qu’en affamant notre cancer de sucre, les cellules cancéreuses meurent et ainsi, le cancer meurt.
Il y a beaucoup de littérature à ce sujet, alors n’hésitez-pas à faire vos propres recherches. Je suis aussi suivi par une diététicienne professionnelle, ce qui m’aide beaucoup. Bien entendu, il est crucial d’être supervisé par une équipe médicale qualifiée avant d’embarquer dans une diète radicale comme celle-ci. Je suis la diète sérieusement depuis 4 mois et je me sens en pleine forme. Le pain, les patates, les pâtes, la pizza et même la majorité des fruits me manquent, mais sachez qu’il existe de nombreux livres de recettes cétogènes qui font oublier les restrictions de la diète.
Conseil #2 : Une saine diète, accompagné par un professionnel de la santé ou sous supervision médicale, est possiblement la thérapie complémentaire la plus importante, la plus facile à adopter, et celle à suivre le plus tôt possible.
Comme deuxième thérapie complémentaire, j’ai opté pour la marijuana médicale, qui a fait d’énormes progrès au cours des dernières années. Même si cette thérapie est toujours entourée de controverses, de plus en plus d’évidences médicales soutiennent la consommation contrôlée de cannabis, que ce soit sous forme de joints traditionnels, d’huile, de beurre, de muffins ou autres. En fait, la Fondation canadienne des tumeurs cérébrales a tenu sa conférence annuelle cet automne et l’allocution principale était sur l’émergence et l’impact de la marijuana médicale sur le cancer.  Il est clair que la marijuana médicale est acceptée et disponible.
Conseil #3 : Faites vos propres recherches à propos de la marijuana médicale, mais assurez-vous aussi d’en discuter avec votre médecin de famille, votre oncologue et le reste de votre équipe de soutien. Rappelez-vous aussi que seuls les producteurs autorisés peuvent vendre légalement la marijuana médicale et que vous aurez besoin d’une prescription.
J’ai de plus adopté quelques thérapies supplémentaires incluant la massothérapie, l’exercice quotidien pour conserver ma masse musculaire, le yoga (bientôt…) et la méditation. Jusqu’à maintenant, soit 6 mois depuis mon premier symptôme, je me sens très bien! Ma prochaine résonnance magnétique approche à grand pas et je maintiens mon attitude positive, soutenu par une large équipe qui inclut ma famille, mes amis et toute les unités médicales mentionnées ci-dessus (et autres).
Conseil #4 : Entourez-vous de soutien dans votre localité!  Acceptez l’aide sans avoir peur de déranger, et joignez le nombre grandissant de survivants du cancer.
J’en suis encore au début de mon périple et je ne suis certainement pas sorti du bois face à ce truc diabolique qui s’appelle GBM, mais je fais tout ce que je peux pour mettre les chances de mon côté. Ma vie compte, la vôtre aussi.
Paul Marquis
Ottawa
Décembre 2016

Nous sommes désolés de vous apprendre que Paul est décédé au cours de l’hiver 2018. Nos sympathies à la famille.