La puissance de l’esprit
« Vous raterez 100% des tirs que vous ne tenterez pas. » – Wayne Gretzky
Pour James Rolph, sa famille et sa carrière sont deux de ses plus grandes réussites.
Il travaille pour Parkland, une importante entreprise nationale de vente au détail de carburant et de dépanneurs qui comprend Pioneer, Ultramar, Chevron et On the Run.
« Je suis responsable de tout ce qui n’a pas trait à l’essence, soit les produits de première nécessité et de petits plaisirs vendus en magasin. Je me donne à fond dans mon travail et je suis fier de constater à quel point les membres de mon équipe travaillent bien ensemble pour atteindre nos objectifs », dit-il.
James et sa femme, Julie, élèvent leurs deux jeunes enfants à Burlington, en Ontario.
« Ma priorité numéro un est d’être un mari et un père », exprime-t-il.
« J’ai grandi dans une famille très soudée dotée de valeurs fortes, et mes parents ont travaillé extrêmement dur pour s’assurer que nous étions heureux et réussissions dans les activités que nous avions choisies. Ils s’amusaient avec nous, et nous avons de nombreux bons souvenirs ensemble. »
Mis à part le travail et la famille, James consacre son temps au hockey et au golf. Pendant les fins de semaine d’été, lui, sa femme et leurs enfants aiment passer du temps à leur chalet, à Grand Bend, en Ontario.
Il est également reconnaissant d’avoir un réseau d’amis aussi solide. « Il s’agit de passer du temps en plein air, de tisser des liens avec les personnes qui nous sont chères et de profiter de la vie », déclare-t-il.
En août 2017, alors que James consultait un neurologue pour trouver la cause des migraines dont il souffrait, il a reçu un diagnostic de tumeur cérébrale. Étonnamment, la tumeur n’était pas la cause de ses maux de tête.
À l’époque, lui et sa femme, Julie, étaient les parents d’un enfant de deux et d’un autre de trois ans, et James s’inquiétait de l’impact que le diagnostic aurait sur sa vie et sa carrière ; comment annoncerait-il la nouvelle à ses proches ? Il aurait également besoin de s’absenter du travail.
James décrit l’expérience comme surréaliste et comme un « énorme choc ».
« Nous n’avions pas beaucoup d’informations au début, car de nombreux éléments étaient inconnus », déclare-t-il.
« Mon neurochirurgien m’a conseillé de ne pas aller sur Google. Il m’a plutôt orienté vers les groupes de soutien de la Fondation canadienne des tumeurs cérébrales et m’a donné leur manuel de ressources », se souvient-il.
Au Canada, environ 27 personnes par jour reçoivent un diagnostic de tumeur cérébrale, ce qui signifie qu’à peu près 55 000 personnes sont touchées par cette maladie en ce moment.
Une série d’IRM a alors été effectuée, puis la décision a été prise d’enlever la tumeur par voie chirurgicale en novembre. C’est peu après qu’il a appris qu’il s’agissait d’un hémangioblastome, une tumeur cérébrale rare et non maligne.
Bien que ce soit avec soulagement que James a appris la nouvelle, ce dernier craint que les idées fausses sur les tumeurs non malignes empêchent les gens de comprendre l’impact que la tumeur cérébrale a eu – et continue d’avoir – sur lui. « On m’a traité de touriste, mais on m’a aussi dit qu’un touriste a un parcours et subit encore des répercussions. Vous pouvez toujours aider les autres à travers leur parcours. »
Ensemble, ils se sont informés au sujet de sa maladie.
« Pour changer le monde, ça commence par un pas/ Aussi petit soit-il/ Le premier pas est le plus dur de tous »
« You Might Die Trying », Dave Matthews Band.
En 2018, James et Julie – l’équipe Mind Over Matter – se sont lancés dans leur première marche des tumeurs cérébrales à London, en Ontario. Au
début, il était très discret sur son état et ne faisait pas de collecte de fonds publique.
« Comme ma tumeur n’était pas maligne, je me sentais bizarre, et je ne connaissais personne d’autre qui en avait une. Lorsque j’ai vu d’autres personnes comme moi vêtues d’un t-shirt bleu et que je me suis tenu à leurs côtés sur la photo de groupe, j’étais tout simplement submergé par l’émotion », se souvient-il.
« J’ai compris que tous ces hommes, toutes ces femmes et tous ces enfants avaient traversé une épreuve. C’est pour cette raison que je marche chaque année depuis lors et que je continuerai à le faire. »
Il se souvient avoir assisté avec Julie à un événement de remise de prix à Toronto qui s’est tenu au courant de ces deux dernières années. Ils y ont rencontré Dayna et Raymond Magnuson, qui avaient recueilli des sommes importantes au profit de la Marche des tumeurs cérébrales de Whitehorse, au Yukon.
« Dayna nous a raconté son histoire », dit-il. « Ce sont des gens merveilleux, et nous sommes restés en contact avec eux par le biais des médias sociaux. Elle est décédée cette année, mais elle avait tellement d’espoir lorsque nous l’avons rencontrée. Elle était une source d’inspiration. »
« Célébrer, nous le ferons/ Parce que la vie est courte mais douce pour certains » « Two Step », Dave Matthews Band.
Cette année, la Marche des tumeurs cérébrales de Halton tombait la même fin de semaine que l’anniversaire de mariage de James et Julie, qu’ils célébraient au Grand Prix de Montréal.
L’équipe « Mind Over Matter » a enfilé ses t-shirts, chapeaux, pancartes et capes, et a marché 10 km dans le Vieux-Montréal. Ils ont reçu 76 dons, récoltant ainsi plus de 12 000 $ pour leur équipe. Parmi ceux-ci figurait un généreux don de 5 000 $ de la Fondation Ultramar de son employeur, dont le siège social est à Montréal.
James et Julie sont très reconnaissants envers le soutien de leur famille, de leurs amis, de leurs collègues de travail et envers les participants qui sont aussi des survivants. Ce soutien inclut celui de ses jeunes enfants.
« Ma fille collectionne et vend des balles de golf et voulait donner un pourcentage de l’argent récolté à un organisme de bienfaisance. En plus de faire un don à la Fondation canadienne des tumeurs cérébrales, elle voulait aussi en faire un à la banque alimentaire locale. En tant que père, je suis très fier de constater sa générosité », déclare fièrement James.
Même si James a recueilli plus de 30 000 $ depuis 2018, il affirme que la marche ne consiste pas seulement à collecter des fonds, mais aussi à créer des liens avec d’autres survivants, des supporteurs, des bénévoles et le personnel de la Fondation canadienne des tumeurs cérébrales.
« Chaque fois que je partage mon histoire sur Facebook ou LinkedIn, quelqu’un me tend la main et me dit : «Mon frère, mon ami, mon cousin, mon oncle – quelqu’un que je connais – vient de recevoir un diagnostic». Je connais beaucoup trop de gens », exprime James.
En plus de collecter des fonds, James est membre du Conseil consultatif des survivants et des familles et relève du Dr Robin Urquhart à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Ce travail lui a donné l’occasion de comprendre sa propre expérience tout en établissant des liens avec d’autres personnes du Canada et des États-Unis. Puisque la pandémie connaît un certain répit, le conseil espère reprendre ses activités et fonctions antérieures dans un avenir proche.
Étant une personne qui s’efforce de vivre pleinement sa vie, James a patiné avec Wayne Gretzky lors d’un camp de fantaisie à Las Vegas et a vu son Dave Matthews Band préféré plus de 25 fois, y compris lors d’un voyage au Gorge Amphitheater de Seattle afin d’assister à leur concert.
« Nous allons à des concerts pour voir toutes les personnes que nous avons toujours voulu voir. Ce n’est pas la peine d’attendre au lendemain pour voyager si on peut le faire maintenant. Après avoir vécu ce que j’ai vécu, j’ai pris conscience que la vie peut être courte. Je suis très «expérience de vie». Ma femme est semblable. Elle est incroyable et inspirante », déclare James.
Aujourd’hui, James se réjouit d’être en bonne santé. « Bien que j’essaie de profiter au maximum de chaque instant, il ne se passe pas un jour sans que je pense à ce que j’ai vécu. C’est à ce moment-là que je m’arrête et que je me dis : «Je suis vraiment reconnaissant de vivre et je suis heureux que mes enfants aient un père» », dit-il.
James espère que son histoire aidera les personnes et les familles touchées par une tumeur cérébrale à savoir qu’elles ne sont pas seules et à vivre avec espoir.
« L’espoir, c’est rester optimiste et être reconnaissant envers les progrès positifs. C’est avoir foi dans les gens – vous-même et ceux qui vous entourent – et savoir que d’autres sont passés par là avant vous et qu’ils sont prêts à vous aider. C’est à nous de donner au suivant et de nourrir l’espoir », encourage-t-il.
Au nom de la Fondation canadienne des tumeurs cérébrales et de la communauté des personnes touchées par une tumeur cérébrale :
Merci, James et Julie Rolph !