
Le cancer comme catalyseur : L’histoire de Jedro
Nous nous sommes entretenus avec Jedro au début de l’année 2020, lorsqu’il a partagé son parcours avec une tumeur cérébrale dans le témoignage ci-dessous. Poursuivez votre lecture pour en apprendre davantage sur ses remarquables progrès.
Reconnaissant pour une tumeur cérébrale?
Ce n’est pas quelque chose que vous entendez habituellement, mais pour Jedro Magtoto, survivant d’une tumeur cérébrale, la perspective de perdre sa vie l’a aidé à recommencer à vivre.
Pendant des années, Jedro a occupé un poste en vente au sein d’une entreprise, où il réussissait bien, mais se sentait extrêmement insatisfait. Son intuition lui disait que ce n’était pas sa vocation, mais Jedro affirme que la sécurité qu’offrait un emploi stable l’a maintenu dans une situation qui ne lui apportait aucune satisfaction.
Jedro a décidé de faire de sa passion son métier.
« Passer mes journées dans un cubicule éclairé aux néons, c’était tout simplement insupportable », explique-t-il. « Ce n’était pas fait pour moi. »
Il lui aura fallu une quasi-tragédie pour faire bouger les choses.
Du « 9 à 5 » à la crise d’épilepsie qui a tout changé
Comme de nombreux survivants d’une tumeur cérébrale, Jedro n’avait aucun symptôme jusqu’au jour où il a subi une crise d’épilepsie généralisée. Pour aggraver le tout, sa crise s’est produite alors qu’il était au volant de sa voiture.
Tout a commencé par un petit spasme à la joue, qu’il n’a pas pris au sérieux. Cependant, les spasmes ne cessaient pas. Au contraire, leur intensité et leur rapidité augmentaient.
Peu de temps après, Jedro a perdu connaissance et sa voiture a quitté la route. Il a été réveillé par les ambulanciers, avec le plus gros mal de tête qu’il n’ait jamais eu. Heureusement ni lui ni aucun piéton n’ont subi de blessures. Non seulement cela, mais si les spasmes s’étaient produits chez lui, il pense qu’il n’y aurait peut-être pas prêté attention.
Les ambulanciers et le personnel des urgences ont recommandé un examen d’imagerie de la tête. On a alors découvert que la cause de la crise épileptique de Jedro était un oligodendrogliome de stade 3. À peine 10 jours plus tard, il a subi une intervention chirurgicale, puis il a rapidement entamé les traitements.
Cette tumeur, dit-il, a été une bénédiction et un catalyseur important dans ma vie.
« J’ai pris cela comme un signe », raconte-t-il. « Je devais commencer à vivre ma vie comme je le voulais. On m’a donné cette chance. »
Voir le bon côté des choses
Cela est devenu encore plus clair pour Jedro alors qu’il était dans le bureau du médecin pour la signature de ses formulaires d’assurance. Il a pris connaissance de son pronostic : 34 % de chances de survie après cinq ans.
« J’ai eu peur », déclare-t-il. « Mais cela fait quatre ans et mon dernier scan n’a rien révélé d’anormal. J’aime dire que j’ai vaincu cette tumeur. »
Jedro en est maintenant aux scans annuels.
« Me rendre au centre de cancérologie pour recevoir des traitements de radiothérapie était un peu déprimant, » avoue Jedro. Les patients peuvent à juste titre se sentir abattus et pessimistes face aux traitements et à leurs effets, mais Jedro affirme avoir lutté pour ne pas se laisser envahir par cet état d’esprit.
« Mon énergie était vraiment différente de celle de certains de mes pairs », dit-il. « Même si j’éprouvais beaucoup d’empathie pour eux, je devais me protéger de cette énergie. »
C’est en partie ce qui l’a motivé à aider les personnes durant leurs traitements contre une tumeur cérébrale. « Oui, les tumeurs cérébrales ont de nombreux aspects négatifs, » dit-il, « mais cela n’a pas à éclipser tout ce qui est positif dans la vie. »
Se consacrer à ses passions
Avant son diagnostic et son opération, Jedro s’évadait grâce à ses deux passions : la culture et la nourriture.
Il a créé une chaîne YouTube, The Filipino Cdn, dans laquelle il visite divers restaurants philippins dans la région de Vancouver.
Selon lui, cuisiner de la bonne nourriture est une véritable leçon de vie.
« Vous devez vous débrouiller avec les ingrédients que vous avez et faire en sorte que ce soit savoureux. »
Pour Jedro, les ingrédients qu’il avait à sa disposition – du moins sur le plan professionnel – lui laissaient un drôle d’arrière-goût.
Après son opération, Jedro a quitté son poste d’employé en entreprise. Porté par un courage renouvelé et un désir d’explorer de nouvelles choses, ainsi que par sa passion pour la musique hip-hop, il a collaboré à la cofondation d’une école de DJ à Burnaby, en Colombie-Britannique, appelée TableTutors, qui offre des studios, des cours et des ateliers à la communauté des DJ. Il propose ainsi un lieu de rassemblement pour les personnes créatives comme lui, et tout cela est le fruit d’un pari risqué.
« Si vous avez un projet, s’il y a quelque chose que vous voulez faire, faites-le maintenant! Prenez le risque maintenant – n’attendez pas. Faites-le tout simplement. »
Selon lui, essayer et échouer n’est rien comparé à une chirurgie du cerveau.
« Si je ne l’avais pas fait, je serais probablement encore malheureux aujourd’hui », dit-il. « Ça me fait me sentir vivant. »
10 ans plus tard : Jedro fait le point
En discutant avec Jedro en 2025, dix ans après son diagnostic, son opération et ses traitements, on constate qu’il est toujours aussi positif.
« Je suis extrêmement reconnaissant d’être en vie et de m’épanouir », déclare Jedro.
En tant qu’adepte d’arts martiaux, Jedro affirme que sa devise a toujours été : « Tout ce que vous croyez, vous pouvez le réaliser. »
« J’étais convaincu que j’allais m’en sortir, et je ne laissais rien venir ébranler cette conviction », explique Jedro. « Quand j’ai appris ce que j’avais, je me suis dit : « Je n’ai plus rien à perdre. Autant croire à 100 % que je peux vaincre cette maladie. » »
En route vers de nouveaux défis
Jedro n’a jamais regretté la vie de bureau qu’il menait auparavant, préférant regarder vers l’avenir et relever de nouveaux défis.
L’un de ces défis a été de donner des conférences, ce qui l’a conduit à se lancer dans une carrière d’humoriste.
« Quand je racontais mon histoire sur scène, je disais des choses qui faisaient rire les gens, même quand je n’essayais pas d’être drôle », explique Jedro. « Pour une raison que j’ignore, cela a réveillé quelque chose en moi qui m’a permis de me sentir plus proche du public, et j’ai vraiment aimé ça. »
Comme l’un de ses bons amis est humoriste, Jedro a décidé de tenter lui aussi sa chance.
« Je n’ai qu’une seule vie à vivre, et je veux la vivre du mieux que je peux. »
« Le rire m’a aidé à guérir », affirme Jedro. « Quand on rit, on se sent tout simplement bien, on ressent une énergie positive dans notre esprit et dans notre âme. Je veux être capable d’apporter cela aux autres, qu’ils soient atteints d’un cancer ou qu’ils traversent une autre épreuve difficile, je veux les faire rire. »
Il a décroché plusieurs contrats et a même monté son propre spectacle. Avec ce dernier, il a assuré des premières parties et s’est produit en tant que tête d’affiche.
« Les gens diront qu’ils préfèrent mourir plutôt que de parler sur scène », dit Jedro. « Je les mets au défi. J’ai frôlé la mort, et je préfère être sur scène. J’ai donc décidé de me lancer, et je réussis. »
Il a également lancé un site web, JedRocks.Me, où il partage ses expériences, et il a récemment publié un livre intitulé From Stage 3 to Centre Stage.
Dans ce livre, il offre des conseils aux personnes qui peuvent avoir peur de monter sur scène ou avoir peur d’affronter d’autres défis qui changent le cours d’une vie, comme un diagnostic de cancer du cerveau. Jedro a généreusement proposé de verser une partie des revenus générés par la vente de son livre à la Fondation canadienne des tumeurs cérébrales, afin de soutenir davantage la communauté des personnes touchées par les tumeurs cérébrales.
« Être créatif me fait me sentir plus vivant », explique Jedro à propos de ses nouveaux projets. « Je me sens encore plus en harmonie avec moi-même. »
Tout en laissant libre cours à sa créativité, Jedro accorde une grande importance à sa santé. Il continue de passer des IRM chaque année, tout en faisant de l’exercice, en pratiquant le jeûne, le jiu-jitsu, la méditation et en visualisant ce qu’il souhaite pour sa vie.
« Je traite mon corps comme un temple », explique Jedro, « mais pas seulement pour les bienfaits physiques. Notre esprit est également un outil puissant. »
Jedro conseille à toute personne confrontée à un diagnostic similaire de suivre le traitement recommandé.
« Je sais que c’est dur », dit Jedro, « mais accrochez-vous. Faites la chimiothérapie et la radiothérapie, et essayez aussi des traitements holistiques. Gardez un état d’esprit positif et croyez que vous allez vous en sortir. »
Jedro garde les yeux rivés sur l’avenir, tout en continuant à inspirer les autres et à se lancer de nouveaux défis.
« La vie n’est pas linéaire », dit-il. « Je suis en constante évolution pour m’améliorer chaque jour. »
Dans le cadre de ses efforts pour soutenir la communauté touchée par les tumeurs cérébrales, Jedro remet une partie des profits de la vente de ses chandails Mind Over Matter ainsi que de son livre From Stage 3 to Centre Stage, à la Fondation canadienne des tumeurs cérébrales.
De plus, si vous souhaitez être informé lorsque son nouveau Confidence Journal sera disponible, vous pouvez vous inscrire à jedrocks.me/confidence-movement. Une partie des profits de ces ventes sera également remise à la Fondation canadienne des tumeurs cérébrales.
Merci à vous – et à Jedro – pour votre soutien continu!