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Grandir à travers les défis de la vie

  le 05 décembre, 2023

S’il y a un mot qui caractérise parfaitement Anita Wilson, c’est bien celui de « grandir ».

Elle a le pouce vert, et s’est intéressée à l’horticulture, qu’elle a choisie comme choix de carrière. Elle a travaillé dans les domaines de l’événementiel et des commandites pendant plusieurs années, avant de décider d’explorer une autre avenue.

« J’organisais des salons professionnels et je travaillais sur des forfaits de commandite », dit Anita, « et puis, la COVID a frappé. »

Un changement de carrière

Anita WilsonAlors qu’il était presque impossible de voyager et que la tenue de salons professionnels était suspendue, Anita, originaire de Fredericton, au Nouveau-Brunswick, mais qui habite depuis longtemps à Ottawa, en Ontario, s’est tournée vers le travail de consultante.

« Je me suis qualifiée pour le programme Deuxième carrière au Collège Algonquin, ce qui m’a permis de retourner aux études », explique Anita.

Elle s’est inscrite au programme Industries horticoles, s’initiant notamment à l’aménagement paysager, à la production en pépinières et à la gestion de celles-ci, ainsi qu’à l’agriculture urbaine durable.

Pendant un certain temps, Anita a combiné son expérience dans le domaine de l’événementiel à celui de l’horticulture, en prêtant ses talents à l’organisation de mariages et à la préparation de menus. Elle a finalement trouvé un poste à plein temps en tant que responsable des adhésions et des communications au sein de l’Association canadienne de l’aviation d’affaires.

Un problème de santé majeur

Une semaine après avoir commencé son nouveau travail, alors qu’Anita était occupée à préparer sa fin de semaine en vue de se rendre au chalet de son amie, elle a subitement fait une crise d’épilepsie.

Elle a été transportée d’urgence à l’hôpital où elle a passé une IRM qui a révélé la présence de deux tumeurs situées dans le lobe frontal gauche.

Avec le recul, Anita a du mal à mettre le doigt sur un signe précis qui lui aurait permis de savoir que quelque chose n’allait pas.

« Je me sentais bien », dit Anita. « J’allais au gym. Je venais de participer à un tournoi de soccer la fin de semaine précédant ma crise et j’avais enchaîné cinq matchs consécutifs. »

Elle avait arrêté de consommer de l’alcool et de la caféine, car elle souffrait de brouillard cérébral et voulait voir si cela permettrait d’améliorer la situation. Elle avait aussi parfois des maux de tête, ainsi que de brefs vertiges lorsqu’elle faisait du sport ou travaillait à l’extérieur en pleine chaleur.

« Dans ces cas-là, on se dit qu’il faut juste qu’on dorme plus ou qu’on s’hydrate davantage », explique-t-elle. « Personne ne pense que ça pourrait être à cause d’une tumeur cérébrale. »

Accepter une nouvelle réalité

Anita WilsonAlors qu’Anita attendait d’être opérée, elle a insisté pour travailler depuis l’hôpital.

« Lorsqu’ils ont décelé les tumeurs, j’étais encore un peu dans le déni », dit-elle. « Je me souviens d’une conversation téléphonique avec une collègue qui entendait les médecins se faire appeler à l’interphone. Elle m’a demandé : « Est-ce que ça va? » Je lui ai répondu : « Ouais, je suis juste à l’hôpital. Mais je ne pourrai pas travailler demain, car je vais me faire opérer. »

Anita n’hésite pas à souligner le soutien que lui ont apporté ses collègues et son employeur, qui lui ont permis d’avoir accès à ses avantages sociaux plus rapidement afin qu’elle puisse recevoir les soins dont elle avait besoin.

Pendant les sept heures qu’a duré l’opération, Anita a été maintenue éveillée.

« Ils ont enlevé les tumeurs. Au début, on m’a dit qu’elles étaient bénignes », dit Anita. « Le rapport de pathologie a ensuite révélé que j’étais atteinte d’un oligodendrogliome de grade 3. »

L’équipe de soins d’Anita a recommandé un traitement agressif, face auquel Anita s’est montrée hésitante.

« J’ai dit : «Eh bien, pourquoi subirais-je un traitement agressif ?» » explique-t-elle. « On m’a dit que mes tumeurs pouvaient réapparaître au bout de trois ans, sans traitement, ou au bout de 15 à 20 ans. J’ai donc tout de suite commencé les traitements de radiothérapie. »

Après six semaines de radiothérapie, Anita a commencé la chimiothérapie. Un an après l’opération chirurgicale, elle en était au cinquième des six cycles de chimiothérapie lorsqu’on lui a demandé d’arrêter le traitement en raison de la baisse du nombre de ses globules blancs. Une IRM de routine a permis de déceler des anomalies, que les médecins d’Anita surveillent.

« J’ai décidé de ne pas travailler pendant mon traitement, tout simplement parce que c’est un peu trop mouvementé », dit-elle. « Je suis fatiguée. J’ai parfois des nausées et des maux de tête. Dans le cadre professionnel, il y a des échéances à respecter et des lieux où se rendre, et je n’en suis pas encore là. »

Prendre les choses en douceur

Anita WilsonElle renoue petit à petit avec d’autres activités et loisirs, comme la cuisine et l’horticulture.

L’été dernier, Anita et une amie ont cultivé des légumes, des fines herbes et des fleurs comestibles dans un jardin communautaire.

« Nous avons eu une excellente récolte », dit-elle.

Bien qu’elle n’ait pas encore pu jouer au soccer, Anita aime faire de la randonnée avec Szimba, sa chienne samoyède de quatre ans.

Szimba a été sa fidèle compagne tout au long de cette épreuve, car Anita l’a adoptée alors qu’elle n’était encore qu’un chiot de quatre semaines.

« J’ai d’abord cru que c’était un mâle, puis j’ai découvert que c’était une femelle », raconte Anita. « J’ai gardé le nom. Elle marche comme un lion, de toute façon. »

La spiritualité a également joué un rôle important dans le rétablissement d’Anita.

« Je pratique le bouddhisme Soka Gakkai Nichiren Daishonin Buddhism», dit-elle. « Cela m’a donné beaucoup de force, de foi et d’espoir pour surmonter mes obstacles et être optimiste quant à l’avenir. »

Sa citation préférée vient du philosophe bouddhiste japonais Daisaku Ikeda, président de la forme de bouddhisme Soka Gakkai que suit Anita.

« Ce qui compte, c’est la volonté d’atteindre son objectif », peut-on lire dans la citation. « Si vous vous attelez sérieusement à une tâche, votre cerveau, votre corps, votre environnement – tout – se mettront à travailler pour atteindre votre but. »

Une autre citation qui touche Anita est tirée de Jean 1:5.

« Dieu est lumière, il n’y a point de ténèbres en lui. »

Regarder vers l’avenir

Anita WilsonAnita met en pratique cet état d’esprit axé sur la croissance dans toutes les sphères de sa vie, en se concentrant sur l’avenir.

« Je viens de parler à un médecin qui a signé les papiers pour que je récupère mon permis », dit Anita.

Elle a hâte de faire quelques escapades dans sa région, mais elle souhaite également découvrir d’autres endroits plus éloignés.

« Je me considère comme une personne dont la vie est remplie de bénédiction », dit-elle. « Ma mère est originaire du Kenya et mon père de Tanzanie. J’ai visité différentes régions d’Afrique. J’ai de la famille au Portugal, alors j’espère visiter ce pays et y faire mes marques. J’aimerais beaucoup me rendre en voiture au Nouveau-Brunswick, d’où je viens. »

Pour Anita, la famille est importante. Bien que les membres de sa famille élargie vivent aux quatre coins du globe, les membres de sa famille proche habitent tout près, à moins de 2 km de chez elle.

« Heureusement, car lorsque je n’étais pas en mesure de cuisiner moi-même, ma mère m’apportait des choses », explique Anita.

La famille et les amis d’Anita se sont unis tout au long de son combat, non seulement pour la soutenir, mais aussi pour soutenir la communauté des personnes touchées par les tumeurs cérébrales.

Giving back

Anita WilsonElle a formé une équipe, Nutrivente, lors de la Marche des tumeurs cérébrales de cette année, qui a permis de récolter près de 5 550 dollars grâce aux membres de sa famille et à ses amis qui se sont joints à elle.

Donner au suivant fait depuis longtemps partie de la vie d’Anita, qui a passé des années à contribuer à Variety, l’organisme de bienfaisance pour enfants de l’Ontario.

« C’est drôle parfois, la façon dont la boucle est bouclée », dit Anita. « D’un côté, j’ai pu aider, et de l’autre, j’ai moi-même reçu de l’aide. »

Ses premiers contacts avec la Fondation canadienne des tumeurs cérébrales ont eu lieu avant la marche, lorsqu’elle a reçu le manuel de l’organisme.

« Je ne savais même pas ce qu’était une IRM », dit-elle, « et j’ai dû subir tous ces examens. Heureusement, ce manuel m’a permis de comprendre les choses très rapidement. Ensuite, je me suis tournée vers les groupes de soutien, dont j’avais vraiment besoin, au début, pour comprendre ce qui se passait. Je suis heureuse qu’il existe des ressources et j’espère pouvoir aider d’autres personnes dans une situation similaire. »

La santé avant tout

En ce qui concerne l’avenir, Anita veut continuer à se concentrer sur son rétablissement et sa santé.

« J’ai fait beaucoup de recherches sur les superaliments et j’ai essayé de créer des cocktails sains », dit-elle. « En raison des traitements, vous pouvez vous déshydrater et ne pas toujours avoir d’appétit, vous avez donc besoin de quelque chose pour refaire le plein d’énergie. J’ai travaillé avec un chef cuisinier pour concevoir des breuvages servis en petites portions, en utilisant des produits qui auraient normalement été jetés, alors qui sait ce qui va se passer? »

Le processus s’appelle le glanage, explique Anita, et c’est un moyen de réduire le gaspillage alimentaire.

« C’est un énorme problème que nous avons ici au Canada, le gaspillage de nourriture », dit Anita. « Grâce au glanage, on utilise des produits qui ne sont peut-être pas assez bons pour être vendus dans les épiceries, mais qui sont assez bons pour faire d’autres choses. »

Semer l’espoir

Anita WilsonElle souhaite aussi continuer à redonner aux autres et à les aider dans la mesure de ses possibilités.

« Je tiens à partager mon témoignage », dit-elle.

« J’espère que cela inspirera les gens et leur montrera qu’aussi sombre que soit la situation, il y a toujours de la lumière. »

Anita est reconnaissante de voir la lumière dans sa propre situation, après les moments difficiles qu’elle a vécus.

« Tous les jours, lorsque je me réveille, je suis simplement heureuse de pouvoir vivre une autre journée, de pouvoir respirer, d’avoir une autre chance », dit-elle. « C’est comme si on m’avait donné un second souffle. »