Une tumeur nommée « Idaho »
Les symptômes de Dave Fleischer étaient assez faciles à expliquer. Sa vue se détériorait, mais il faut dire que la plupart des membres de sa famille portaient des lunettes. Sa capacité auditive diminuait, mais la perte d’audition était aussi un trait caractéristique de sa famille. Ses terribles maux de tête, il les mettait sur le compte d’un verre de vin de trop la veille.
Il a cessé de boire de l’alcool, mais ses maux de tête ont persisté. Il mélangeait ses mots, dont un exemple lui est resté en mémoire.
« Alors que nous quittions la maison, j’ai demandé : “Avez-vous vos protège-dents?” » dit-il.
Cela s’est produit pendant la pandémie de COVID-19, lorsqu’il voulait s’assurer que les membres de sa famille avaient leurs masques à portée de main – et non des protège-dents, comme il l’avait dit par erreur.
Ce n’est que lorsque Dave a eu un accident de voiture qu’il s’est rendu compte que quelque chose clochait. Alors qu’il voulait reculer pour se stationner, sa voiture était en marche avant plutôt qu’en marche arrière.
« Ma voiture a avancé et a frappé un poteau de clôture », raconte-t-il. « Je pensais n’avoir endommagé que le pare-chocs, mais j’ai fait plus qu’endommager le pare-chocs. J’ai dû faire faire de nombreuses réparations à ma voiture après cela ».
Avec le recul, il pense qu’il a peut-être eu une crise d’épilepsie.
« Même si j’étais parfaitement conscient de ce que je faisais, je n’ai pas pu appuyer sur le frein à temps », explique Dave.
Demander l’aide d’un professionnel de la santé
Après ce petit accident de voiture avec un poteau de clôture, son fils lui a pris rendez-vous pour un examen de la vue. L’ophtalmologiste lui a dit de se rendre à l’hôpital dans les prochaines 24 heures.
« Je suis allé à l’hôpital et c’était plein à craquer », raconte Dave, « alors je suis rentré chez moi ».
Il est allé travailler le lendemain, avec l’intention d’aller skier ce soir-là. Il s’est arrêté à l’hôpital après le travail, se disant qu’il essaierait à nouveau le lendemain si l’attente se prolongeait trop. Heureusement, on l’a appelé au moment où il s’apprêtait à partir.
Dave a appris qu’il était atteint d’un méningiome de grade 2, qui se situait sur son nerf optique.
« Je l’ai appelée Idaho, parce qu’elle ressemblait à une grosse pomme de terre. »
Dave, qui vit à Kitchener, en Ontario, a été transporté à Hamilton, en Ontario, le soir même et a subi une intervention chirurgicale le lendemain. Son équipe médicale a heureusement pu retirer la totalité de la tumeur.
Dave s’est rétabli assez rapidement, bien qu’on lui ait administré des relaxants lors de l’IRM précédant sa sortie de l’hôpital, ce qui l’a conduit à se sentir un peu trop détendu.
« J’avais déjà fait de la rééducation avec le physiothérapeute », se souvient Dave. « J’étais capable de monter les escaliers, de m’asseoir, de marcher correctement. Le physiothérapeute m’a donc dit : «Oui, vous pouvez rentrer chez vous». Le médecin a dit : «Oui, vous pouvez rentrer chez vous.» Et puis, les médicaments ont dit : «Non, tu n’iras nulle part» ».
Il est resté à l’hôpital un jour de plus, jusqu’à ce qu’il se sente suffisamment bien pour rentrer chez lui. Ayant reçu un diagnostic de méningiome de grade 2, Dave était candidat à une étude qui consistait à administrer des traitements de radiothérapie à la moitié des participants et à assurer le suivi de tous, afin de déterminer si et quand leurs tumeurs pouvaient réapparaître.
Il a fait partie du groupe recevant la radiothérapie et il a ainsi subi 33 traitements de radiothérapie. Travaillant à plein temps comme manutentionnaire au centre de distribution Home Hardware, le principal défi de Dave était de trouver le temps de faire le trajet d’une heure pour se rendre à Hamilton afin de recevoir ses traitements et en revenir. Il faisait des heures supplémentaires pour rattraper le temps perdu, tout en recevant ses traitements deux à trois fois par semaine.
En ce qui concerne les effets secondaires physiques, Dave dit que la difficulté à trouver ses mots est l’effet secondaire le plus frustrant et que l’alopécie (perte de cheveux) due à la radiothérapie est le plus visible.
Regard vers l’avenir
Trois ans et demi plus tard, à 55 ans, Dave n’a heureusement plus de tumeur. Bien qu’il se soit habitué à sa vie après la tumeur, ses préoccupations se portent sur les personnes qui ont perdu leur combat et sur celles qui se battent encore. C’est pourquoi il s’est efforcé de collecter des fonds et de participer aux Marches des tumeurs cérébrales, remportant le Trophée de l’espoir individuel en 2023 pour avoir récolté la somme stupéfiante de 30 000 dollars.
« Je n’ai jamais cherché à être le meilleur collecteur de fonds, mais je suis très heureux et fier que nous ayons pu apporter notre contribution. »
Aujourd’hui, Dave continue de soutenir ceux qui vivent une expérience similaire à la sienne, tout en renouant avec les activités qu’il aime — soit le ski, la pêche à la mouche et le vélo — avec les personnes (et son fidèle compagnon) qu’il aime.
Il est le père de Davis, 29 ans, et d’Ed, 24 ans, le grand-père de Vivian, le compagnon de Marie-Helen et le père du chien « Woodle » nommé Jerry, qu’il a eu peu de temps après son opération.
« Il a joué un rôle déterminant dans ma convalescence », confie Dave, qui mentionne que ses projets incluent de nombreuses promenades avec son chien.
Il prévoit également de voyager, de visiter l’Irlande et les montagnes Rocheuses, ainsi que de rendre visite à son père en Floride.
Dave, passionné de musique, évoque sa chanson préférée des Grateful Dead lorsqu’il pense aux défis qu’il a relevés et à la situation dans laquelle il se trouve aujourd’hui.
Ce sont ces paroles qui trouvent écho en lui :
Je sais que le loyer est en retard
Le chien n’a pas été nourri depuis des années
C’est encore pire qu’il n’y paraît
Mais tout va bien
« C’est l’une de ces chansons inspirantes qui vous rappelle que, même si les choses vont mal, elles vont s’améliorer », explique Dave. « Elles s’amélioreront toujours. »